5 janvier 2013

Saines et sauves

Pendant cette longue absence, je n'en ai pas moins gueulé sur Twitter, sur divers sujets — les connards homophobes, les crétins machistes qui s'assument pas (et même ceux qui s'assument), la surveillance, les élitistes, les bigots, les flics, la répression, les pollueurs, les capitalistes. Et ce sera pareil cette année. Je n'ai toutefois pas trouvé matière à écrire un vrai post, surtout parce que ça m'aurait donné l'impression d'enfoncer des portes ouvertes.

Mais je voulais revenir sur une histoire dont les grands médias nous ont rebattu les oreilles avec une médiocrité affligeante, à savoir la "fugue" de Camille et Geneviève, les deux lycéennes qui ont osé s'échapper de leur lycée pour aller rejoindre la Zone A Défendre de NDDL.

Ils disent que c'est une fugue. Que c'est pas bien, que ce sont des jeunes en pertes de repères, que leurs parents faut les comprendre. Et surtout, surtout, ils insistent bien sur leur âge. Des "jeunes filles", des "adolescentes" voire des "ados" (ce diminutif qui décrédibilise encore plus les paroles et les actes de quelqu'un). Bref, des gens irresponsables.

Putain de merde. Le nombre de fois où j'ai eu envie d'exploser la radio/l'ordinateur.
 
Ces filles se sont débrouillées toutes seules. Autonomes. Elles ont eu le courage de partir pour aller donner un coup de main, se sentir utiles, lutter. Elles ont eu le courage d'accomplir ce que je n'ai pas su faire : partir vraiment, aller lutter concrètement, joindre leurs gestes à la parole, prendre leurs idées en main, faire.
Et leurs parents, au lieu de se poser des questions sur la force de ce geste, de les féliciter pour leur investissement politique, vont les chercher de force, alors que Camille les avaient invités à venir voir comment ça se passait.

C'est pourtant ce qu'on prône, nan, en méritocratie ? Les self-made (wo)men, tout ça… Des gens qui se prennent en main (dixit mes profs). 

Aaaah oui. Mais il y a un petit problème. Plusieurs, en fait.

D'abord, elles vont quand même voir des gens ultra-dangereux.
Des anarcho-autonomistes. Des délinquants. Des opposants au gouvernement qui utilisent des méthodes de protestation très très louches, comme les débats, les concerts, le plantage de choux-fleurs, l'écriture de tracts (activité qui rappelle la période souvent évoquée avec un ton paternaliste et condescendant, genre c'était-pas-sérieux-et-ça-a-pas-marché, mai 68).
C'est tellement suspect que l'autre soir, au JT de France 2, la journaliste disait que Camille n'avait "subi aucune agression". Avec deux sous-entendus : "c'est bizarre" et "si elle avait eu quelque chose, ça aurait forcément été la faute des anarchistes". 
Mais dites-moi, c'est qu'on avait peur hin. C'est sûr que depuis deux mois, c'est vraiment les Zadistes qui font le plus preuve de violence. J'aurais eu plus peur qu'elle se fasse taper par des flics, personnellement.

Ensuite, ce sont des gens qui n'ont pas eu envie de suivre des voies toutes faites. Ça, ça ne plaît pas, ni aux parents, ni à l'opinion, ni aux flics, ni aux journalistes de France 2, ni aux ministres. Ces ingrates qui osent défier le système qui les nourrit !

Et puis, et puis, leur âge. 
La place des mineurs, c'est à la maison chez papa-maman. Sûrement pas en train de prendre des initiatives. 
Les mineurs ne doivent pas trop réfléchir.
Ou plutôt si. Ils doivent réfléchir à se trouver une "bonne place" dans la société. Et pour ça, ils doivent ingurgiter ce qu'on leur sert à l'école. Que la démocratie c'est le bien, que le capitalisme ça va forcément avec et que c'est tout ce qui existe pour éviter les dictatures. Et par-dessus tout, que l'enfant ou l'adolescent a une place bien définie (celui pour qui on décide), tandis que l'adulte a le rôle du décideur. 
Et que ces rôles ne changeront jamais.
Alors autant l'accepter.
Autant se résigner.
Les mineurs doivent réfléchir selon des normes imposées "pour leur bien".
Les mineurs doivent être continuellement protégés, et ce sont les gentils adultes qui vont le faire.

Que… quoi ? Qu'entends-je ? L'autogestion ? Mais vous n'y pensez pas ! Des enfants ? Se protéger eux-mêmes ? Ils en sont incapables, voyons. Ils sont faibles. Ils sont inexpérimentés. Et l'expérience, bien sûr, ne s'acquiert qu'à l'école dans les bras des adultes. Pas sur les routes ou en construisant des cabanes en rondins.

Ceux qui contestent cette vision des choses doivent en permanence se justifier de leurs idées : la domination des adultes sur les enfants n'est pas admise et remise en question par grand monde. Elle semble couler de source.
Non, je ne dis pas qu'il ne doit jamais y avoir d'adultes pour donner quelques repères aux enfants.
Non, je ne pense pas qu'un enfant de cinq ans doit pouvoir faire ce qu'il veut.
Non, je ne suis pas contre la notion de respect, au contraire. Je veux juste que ce respect soit exactement le même de l'adulte pour l'enfant que de l'enfant pour l'adulte. Sans que plus personne ne dise "mais enfin, c'est évident, on ne doit pas le même respect à quelqu'un de 10 ans qu'à quelqu'un de 40".
Oui, je connais des gens de tous âges qui défendent ces idées. 
Non, ce n'est pas lié à une rébellion passagère contre mes parents. C'est politique. Ça s'inscrit dans un refus du monde tel qu'il est, dans un refus de toutes les oppressions et de toutes les inégalités.
(Et suivent les habituelles approximations sur l'autogestion) : Non, je n'ai jamais dit qu'il ne devait pas y avoir de règles, anarchie ≠ anomie. Non, ça ne conduit pas au chaos. Oui, ça a déjà été expérimenté et ça a très bien marché, ça existe toujours aujourd'hui.

A l'école, on nous dit qu'on doit être « responsables ». 
Responsable, pour eux, ça veut dire rentrer dans le rang. Faire plaisir aux profs. Être sage, ne rien déranger. Ne pas faire partie des statistiques de la délinquance juvénile, "problème fondamental de nos sociétés actuelles". Se "prendre en main", mais selon leurs règles.
Si tu ne corresponds pas à ce schéma (et même pas besoin de caillasser des voitures, hein, suffit d'avoir des idées un peu bizarres), tu es décrété inexpérimenté, immature, idéaliste. Bref, la définition habituel du "jeune" par les adultes.
On doit tous s'excuser d'être libres, mais encore plus quand on est jeune, femme, pas très hétéro et pas très blanc.
Le fugueur ou la fugueuse est toujours supposé instable, victime de problèmes familiaux, etc. Toujours sans but. 
Nous sommes trop jeunes pour comprendre, trop jeunes pour penser par nous-mêmes. On nous rabâche ça tous les jours, mais la justice des adultes peut quand même nous foutre en prison quand ça les arrange. Toujours ça de potentiel contestataire en moins.

Ce qui est drôle, c'est de voir les journalistes qui aimeraient bien pouvoir dire que les deux filles ont été maltraitées, mais qui sont bien obligés de rapporter leurs réactions : elles étaient en sécurité, elles se sentaient en accord avec elles-mêmes, et utiles à une lutte.

Je me suis surprise à apprécier les déclarations du proc. Il les prend au sérieux, lui ; beaucoup ont considéré cet acte comme quelque chose d'irréfléchi. Des mineures qui s'engagent, réellement, dans un vrai combat politique, pas juste pour "jouer les rebelles", ça n'existe pas dans l'idée qu'ils se font de la jeunesse. 

Il suffit de voir les premiers paragraphes, lamentables, précédant cette interview de Geneviève dans Le Parisien.
"Le manteau de cuir clouté, les rangers de bûcheron et le pantalon camouflage n’y font rien. Derrière son look un peu rude, Geneviève cache mal sa petite bouille d’adolescente."
"Les deux ados, qui se revendiquent anarchistes, voulaient goûter à la vie en communauté sur fond de contestation écolo."
On a droit aux classiques. "Elle essaye de faire rebelle mais en fait c'est un cœur tendre"… "Elle se revendique anarchiste" = "elle ne sait pas vraiment ce que c'est, elle est trop petite pour ça, elle ne se rend pas compte, elle ne l'est pas vraiment, c'est juste une attitude". Je passerai sur le sous-entendu condescendant sur le combat même de tous les zadistes.

Cet excellent article d'un zadiste (Lisez la suite, j'ai envie de le citer en entier. Faut juste ignorer les fautes d'accord dues à une louable volonté de parité du langage...) dit :
Si les réactions journalistiques sont si violentes, si les commentaires sur les blogs ou sites ”d’infos” sont si durs, c’est parce que Geneviève et Camille ont osé remettre en cause la famille et leur dépendance à l’autorité parentale, illes ont osé proclamer qu’illes étaient en droit de choisir ce qu’illes voulaient faire de leur vie, librement. [...] Les familles s’inquiètent nous dit-on, heureusement qu’illes s’inquiètent, illes ont décidés que c’est d’eulles que devait venir l’éducation apportée aux plus jeunes et illes n’ont jamais pensé à leur apprendre à vivre libre, illes n’ont jamais pensé à leur expliquer ce que pourrait être le quotidien sans eulles, illes s’inquiètent parce que ces deux jeunes ne sauraient pas (selon eulles) se débrouiller, se protéger, … Illes s’inquiètent parce qu’illes ont pris soin de ne pas leur apprendre tout ça. [...]
Illes s’inquiètent surtout, parce que les unes et les autres se rendent compte qu’en fait, les jeunes n’ont pas besoin d’eulles, que les parent-es ne sont utiles aux jeunes que tant qu’illes n’ont pas la possibilité de se nourrir par eulles-mêmes (et encore ce pourrait être aussi un besoin assumé par la société, comme cela c’est apparemment passé pour Camille et Geneviève, nourri-es par le partage de dons de tous horizons).

L'âge adulte n'est pas beaucoup mieux, mais au moins, tes pairs te considèrent comme un interlocuteur légitime.
Jamais on ne prend au sérieux le désir de révolte des enfants. Suffit de taper "children rebellion" dans son moteur de recherche : des images de petits garçons qui boudent, des solutions pour endiguer la "rébellion" de vos enfants qui ne veulent pas manger leurs épinards. Des analyses de psychologues disant que "ça les aide à se construire", aka "ça va passer, c'est normal, circulez, rien à voir". C'est ça, la révolte des enfants, pour beaucoup d'adultes. 

Il est très difficile de trouver des informations sur les mouvements de mineurs des années 70 en France. Il y en a un peu plus sur les grèves d'enfants de 1911 en Angleterre, parce que leurs revendications paraissent aujourd'hui raisonnables : baisse du prix des livres scolaires, suppression des châtiments corporels. Ça ne vient pas d'une volonté de taire ces évènements. C'est juste que tout le monde s'en fout.

Les quelques discours positifs sur la jeunesse aujourd'hui servent juste à encourager leur engagement dans La Vie Politique pour dire "aaaah, les jeunes, l'aveniiiiir". Genre "ouf, heureusement que vous êtes là pour réparer les conneries des générations précédentes". Quand on s'intéresse à nous sans nous dénigrer complètement, c'est pour nous mettre sur le dos un engagement forcé. De manière raisonnable et "adulte", nous allons devoir « améliorer le système ». Pas nous révolter contre notre condition et contre le monde qui va avec. Jamais.
On demande aux élèves de respecter leurs profs sous prétexte d'une "reconnaissance de l'expérience et du savoir". Et alors ? On doit féliciter chaque prof de tout ce qu'il/elle sait en disant « merci maître » ?
Ça ne veut pas dire qu'on ne peut/veut rien apprendre d'eux (sinon je n'irais pas en cours de violon). Ça ne veut pas dire qu'on n'estime pas le travail qu'ils ont fait pour en arriver là. Ça veut juste dire que ce n'est pas ce qui doit déterminer les relations prof-élèves.

J'ai tellement envie que les gosses, ensemble, reprennent en main leur vie, leurs libertés, soient conscient de l'aliénation et aillent contre elle. Et même que les majeurs se joignent à eux. 
L'aliénation des enfants fait partie d'un système, comme toutes les formes d'oppression. Elle témoigne d'un fonctionnement plus global. On ne sera pas assez de milliers de mômes pour la détruire. Il ne s'agit pas d'une guerre contre "les adultes", mais contre le monde qui leur permet d'être "les adultes", d'avoir le pouvoir qu'ils ont, et surtout de ne pas voir eux-même l'oppression qu'ils exercent sur les mineurs.

Bérurier Noir - L'empereur Tomato-Ketchup
(Je sais, classique, mais ça fait du bien).
L'Empereur Tomato Ketchup by Bérurier Noir on Grooveshark

34 commentaires:

  1. Ah oui, en effet les illes et les eulles de "zadiste" font vraiment mal aux yeux ;-))
    Quoique le fond soit louable, ça en rend la forme indigeste :-}

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  2. As-tu lu "Encore heureux qu'on va vers l'été" de Christiane Rochefort ? Sinon, je te le conseille. Ça devrait te plaire.

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    1. J'en ai entendu parler, oui, ça me rappelle qu'il faut que je le lise ! J'avais lu Pour l'abolition de l'enfance, de Shulamith Firestone (je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'elle dit, mais c'est intéressant). Faut que je me mette à Paul Ariès, aussi, ses travaux sur l'enfance sous l'Ancien Régime. Et à Catherine Baker…

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    2. Et l'essai sur l'inachèvement de Lapassade

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  3. Très bonne analyse d'une forme de domination jamais remise en question et vous relevez à juste titre les clichés de l'inconscient journalistique, peut être aurait-il été utile de relever le caractère sexiste de celui-ci, des garçons auraient sans doute été pris plus au sérieux, jugés moins hystériques à ce sujet.
    Bien sur je ne vous rejoint pas sur le pseudo complot démocratique et capitaliste qui veut nous faire "rentrer dans le rang" et je reste opposée à l'anarchie, mais j'aime votre article !

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    1. +1 pour l'aspect sexiste des réactions face à cet évènement.
      Sinon, je ne vois pas ça comme un complot (je ne suis pas conspirationniste…). Les capitalistes ne cherchent pas à opprimer les peuples. Ils en ont juste rien à foutre, ils ne croient qu'à l'individu et ont des valeurs assez éloignées de la réalité sociale. Du coup, ben, ça a des conséquences assez horribles qu'on connaît. Mais je ne pense pas que ce soit volontaire. Par contre, ce qui est volontaire, c'est la répression de la contestation !

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  4. Enfant des années 70 d une famille de 5 enfants j ai très apprécié votre post. Les familles nombreuse avaient cet avantage que si le enfants étaient "turbulents" par impossibilité de nous surveiller les parents nous lâcher. J ai toujours pensé que le respect ne pouvait exister que comme un tout face à l ensemble du vivant. L homme à cette faculté incroyable d inventer des concepts qu ils mets en application tout en n en respectant que les règles qu ils jugent acceptable. Bien sur cela ne marche pas et l on remet en cause le concept. Du coup avec le temps nous n avons aucun recul sur le concept. Pour le respect si on ne L a Pas autant pour un nourrisson qu un vieillard gateux alors comme vous le dite ça ne marche pas. J espère que la vie vous permettra de traduire dans les actes la qualité de votre esprits.

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  5. 2 petites connes font une fufugue pour dire merde a papa et maman parce qu' elles n' ont pas eu de scooter, ça arrive tous les jours partout...
    Juste là, elles sont allé faire leur crisounette chez les punk a chien qui nous gonfle a NDDL et voila des reportages, des 20h, et des merdes de blog comme cet étron anarco-gaucho-dolto-feministe de salon.

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    1. t'es un gros boeuf toi avec 2 grammes de cerveau!! je te souhaite pour 2013 de pouvoir grandir dans ta tête......j'ai le sentiment qu'il y a vraiment du boulot !!

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    2. Rho le vilain troll. Moi aussi je t'aime. <3

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    3. haha ils arrivent plus trop à être discrets les trolls, c'est con.

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    4. Waouw j'admire le style et la force de ton commentaire... là y'a de l'argument, c'est sûr! ça sent la longue réflexion et le recul, bravo Mr Julien CROUZET, quelle belle réthorique, quelle belle répartie.
      Quand on a que ça à répondre, soit on la ferme soit on construit une argumentation, si on veut pas passer pour un con.... Force est de constater que ce commentaire est sorti tout droit d'un canapé de beauf qui boit sa bière devant un match de foot et qui essaie de parler politique en même temps...

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    5. Anonyme,
      comme beaucoup de zadistes, vous semblez attacher beaucoup d'importance à la réthorique...comme si la forme était plus importante que le fond ?
      Lisant quotidiennement ou presque les blogs zad.nadir et lutteaeroportnddl, cela fait pas mal de temps que j'ai cette impression là...
      De plus, dès qu'on est pas d'accord avec vos arguments, on est traité de beauf, collabo, identitaire...et j'en passe...
      Curieuse conception de la liberté d'expression !!

      Père d'une jeune fille de 16, je comprends totalement l'inquiétude qu'on pu ressentir les parents de Genevieve et Camille. Et je dirais aussi qu'à 16 ans, on est encore bien innocent pour vouloir contester le système! Surtout lorsqu'on est encore au Lycée!! Autant je peux accepter qu'un jeune qui a quitté l'école et qui travaille puisse avoir des arguments contre l'âge de la retraite...mais lycéen, alors là, ça me depasse...
      Concernant donc cette fugue, je pense que ce qui a motivé ces deux lycéennes, c'est surtout l'aspect ROMANESQUE !!! Tout comme nombre de musulmans étaient séduits par le combat de Ben Laden se posant en Robin des Bois des temps modernes.

      C'est un peu la même chose avec le Festizad qui s'est déroulé ce week end. Combien de participants ne sont venus que pour faire la teuf ( entendu de la bouche de 2 jeunes, vendredi dernier à Nantes : " on vient pour une teuf organisée par des squatteurs"...belle preuve de conviction! ou alors tous les commentaires de la page Facebook du Festizad ( à quelle heure passe X, pourquoi Tryo ne vient pas...et j'en passe)...ou encore cette étudiante en droit intérviewée à la radio (je viens pour la musique. l'aeroport, désoléé, je ne connais pas le dossier)

      Voilà, j'en ai fini, je vous laisse la place pour venir m'insulter, me traiter de gros beauf, de connard ou autre, je m'en fous, surtout venant de votre part et aussi parce que on est tous le con de quelqu'un, vous et moi compris!


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    6. "Et je dirais aussi qu'à 16 ans, on est encore bien innocent pour vouloir contester le système! Surtout lorsqu'on est encore au Lycée!! Autant je peux accepter qu'un jeune qui a quitté l'école et qui travaille puisse avoir des arguments contre l'âge de la retraite...mais lycéen, alors là, ça me depasse..."

      C'est exactement ce genre d'attitude que je dénonce dans mon billet. Vous affirmez qu'à 16 ans on est innocent : pardon, mais je ne pense pas être "innocente". Je me sens concernée par la politique, les conneries de nos dirigeants et la connerie humaine dans son ensemble. Et j'essaie de me battre contre ça. Merci de ne pas insulter les prises de position des jeunes et de ne pas remettre en doute leur engagement. Vous n'avez pas à penser à leur place. Ce n'est pas à vous de décider du degré de légitimité de leur combat sur le simple critère de l'âge.
      Soit dit en passant, une réforme comme celle de 2010 concerne tout le monde, lycéen(ne), apprenti(e), travailleur/travailleuse, chômeur/chômeuse. On se fout de l'âge des gens. Comme on se fout de leur orientation sexuelle, de leur origine, de la couleur de leur premier bavoir. On s'en fout. Pigé ?

      "Concernant donc cette fugue, je pense que ce qui a motivé ces deux lycéennes, c'est surtout l'aspect ROMANESQUE !!! Tout comme nombre de musulmans étaient séduits par le combat de Ben Laden se posant en Robin des Bois des temps modernes."
      On voit tout de suite le rapport. Oui, c'est sûr, la boue, les blessures aux bombes assourdissantes, la peur des flics, c'est super romanesque. Vous irez expliquer ça aux zadistes, qu'ils sont dans un contes de fées.

      "C'est un peu la même chose avec le Festizad qui s'est déroulé ce week end. Combien de participants ne sont venus que pour faire la teuf ( entendu de la bouche de 2 jeunes, vendredi dernier à Nantes : " on vient pour une teuf organisée par des squatteurs"...belle preuve de conviction! ou alors tous les commentaires de la page Facebook du Festizad ( à quelle heure passe X, pourquoi Tryo ne vient pas...et j'en passe)...ou encore cette étudiante en droit interviewée à la radio (je viens pour la musique. l'aeroport, désolée, je ne connais pas le dossier)"
      Ce n'est pas la réaction de quelques personnes qui va décrédibiliser ce festival. Ils viennent pour la musique, très bien, ça me fait plaisir. Le combat politique n'en est pas moins légitime.

      Décrédibiliser un combat sous prétexte d'un facteur aussi hasardeux que l'âge des gens, c'est la première arme de ceux qui veulent que tout reste comme ils l'ont toujours connu. Ce sont les arguments des résignés, ou de ceux qui ont intérêt à ce que rien ne change.

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    7. Pas très étonnant venant de quelqu'un qui se définit sur son profil comme étant "humain à temps partiel". Courage à toi pour devenir un humain.

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  6. Ça me fait penser aux commentaires auxquels on a le droit à chaque fois qu'il est question des jeunes qui manifestent (contre le CPE, contre la réforme des retraites...). "Ils comprennent rien" "Ils sont embrigadés par les gauchistes" "Ils veulent juste sécher les cours". Pourtant beaucoup de ces jeunes étaient nettement plus éveillés politiquement qu'un grand nombre d'adultes.

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  7. Cet événement, on se demande ce que le cours des choses attendait qu'il devienne, un drame, un emballement populaire, une grande et solide vérité morale, tout ce qui aurait aider un Ordre toujours plus pusillanime au dressage des citoyen-nes sur les fondements de la famille. Une fugue sur les plages du sud et un spot publicitaire pour les vacances, pas plus d'un jour sur les médias entre la disparition et les recherches finies (il y a eu les deux ados du Loiret) mais là c'était NDDL et la politique ! Le plus déshumanisant dans cette affaire, c'est l'instrumentalisation, la jeunesse comme une chose utile. C'est le fond du problème des enfants de naguère et d'aujourd'hui, ils sont des objets.

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  8. Beau billet. Il serait intéressant de réfléchir à comment le revenu de base pourrait être appliqué pour émanciper progressivement les adolescents.

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  9. Au risque de me faire virtuellement lyncher, je vous le dis d'entrée, je suis prof.
    Je suis arrivée ici parce qu'assez d'accord sur le fond : le traitement ahurissant de cet acte dans les médias. Sur les relents jamais questionnés de sexisme, de mépris de l'adolescent, et de toute remise en cause du système patriarcale et capitaliste en général.
    Cependant, j'avoue avoir été déçue : encore et toujours l'école, ce lieu avec des profs qui sont là pour "qu'on leur fasse plaisir" et pour dresser des élèves. Je ne me permettrais pas de parler au nom de mes collègues, aux motivations et convictions diverses, mais je suis devenue prof pour exactement l'inverse. Je suis devenue prof parce que je crois que le langage (et tout code en fait) est une arme, qu'on se passe de générations en génération dans certains milieux et que cela crée une discrimination essentielle. Parce que je crois que la littérature, la philo, l'histoire, la socio,la géo, les langues vivantes, etc permettent d'enrichir sa propre réflexion, de mettre les choses en perspective, de leur donner une profondeur, afin de se créer sa propre pensée, son esprit critique, bref, son propre système de défense et d'attaque face au monde. Parce qu'une idée ne meurt pas. Parce que si tout est fait pour que le système se reproduise, le partage des savoirs et des techniques me parait le meilleur moyen de devenir véritablement subversif. Parce que je crois que pour subvertir un système justement, il faut en connaitre et en comprendre les codes et les composantes. Parce que pour certains de ces profs que vous méprisez royalement, l'autonomie n'est pas le respect de l'ordre établi, mais la possibilité de faire des choix libres et conscients. Vous parlez de respect, je crois n'avoir jamais manqué de respect à un élève, bien que la réciproque ne soit pas vrai... Je ne demande pas à mes élèves de me respecter parce que je suis prof. Je leur demande de me respecter parce je suis moi-même un être humain qui les respecte. J'aimerais également qu'avant de me mépriser pour ce choix de vie, on puisse essayer de le comprendre... Ceux qui ont le moins d'intérêt à ce que l'école publique réussisse sa mission sont bien les tenants du système que vous combattez et qui n'ont aucun intérêt à former une main d'oeuvre à l'esprit critique. Mais ce n'est que mon point de vue.

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    1. Mais c'est parfait, j'en suis ravie.

      "Parce que si tout est fait pour que le système se reproduise, le partage des savoirs et des techniques me parait le meilleur moyen de devenir véritablement subversif. Parce que je crois que pour subvertir un système justement, il faut en connaitre et en comprendre les codes et les composantes."

      Nous sommes bien d'accord.
      Le jour où je mépriserai le partage des savoirs n'est pas arrivé, mais le problème n'est pas là. Il réside dans les hiérarchies et l'obligation du respect de l'ordre qui servent de cadre à ces échanges.

      Je suis toujours contente d'entendre parler de profs qui font ce métier par volonté de forger un sens critique à leurs élèves et ont réellement dans l'idée de leur donner des outils. Et j'ai été des tas de fois manifester contre le massacre de l'école publique, qui constitue après tout une formation, si parcellaire et imparfaite qu'elle soit.

      Mais j'ai plusieurs objections :

      Même s'ils sont là pour subvertir le système, les "profs de cœur" sortent rarement du système de hiérarchie prof-élève, parce qu'eux-même sont soumis à une forte pression de leurs supérieurs. Avec toutes les bonnes intentions du monde, on ne peut pas sortir du programme ou ne pas faire l'appel. L'ordre règne.

      Par ailleurs, l'école actuelle ne permet pas vraiment de partage des connaissances, dans le sens où il n'y a pas d'échange. Cela ne se fait que dans un sens, et entre autres parce que les programmes portent uniquement sur des choses théoriques que les élèves savent rarement au préalable, pas sur une pratique artistique, une notion philosophique (la philo n'est pas faite pour créer un débat mais pour connaître les pensées des Grands Hommes…) où il pourrait y avoir un partage de l'expérience.

      Dans le même ordre d'idées, l'idée que l'on "donne" un outil ou une connaissance à un élève me gêne. Parce que le savoir inculqué ne se rapporte pas à l'expérience, l'élève ne peut pas acquérir ces connaissances au gré de ses rencontres et de ce qu'il vit. Et aussi parce qu'il faut l'apprendre vite, tout ça. On ne laisse pas le temps aux gens de s'interroger eux-mêmes, d'aller eux-mêmes voir dans des livres ou sur Internet, sur les sujets qui les intéressent. Il faut qu'à 8 ans on sache lire, qu'à 11 ans on sache manier les nombres relatifs et qu'à 15 ans on sache faire un commentaire de texte.

      Je n'ai pas dit que selon certains profs l'autonomie était synonyme de respect de l'ordre, je parlais de la notion de "responsabilité", qui, selon celui ou celle qui l'emploie, peut ne pas avoir le même sens…

      Ces mécanismes ne sont pas toujours le résultat de la volonté des profs, mais ils existent.

      Quand je parle "des profs" dans mon article, c'est parce qu'ils sont ceux que nous élèves voyons tous les jours et identifions directement à l'école elle-même, mas je veux bien admettre que c'est une généralisation qui ne reflète pas le corps enseignant dans son ensemble.

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    2. J'ai un fils qui à 14 ans allait aux réunions des Indignés avec ma bénédiction - et en plus, holala, ça se passait le soir! Il dormait sur place, à même le sol dans une salle omnisports même pas chauffée! Quel père indigne je fais!

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    3. J'ai beaucoup aimé l'analyse faite dans ce billet de l'exploitation par les grands médias de la "fugue" des jeunes personnes sur la ZAD. Pour y être allée, et connaissant l'ambiance de là-bas, bien sûr que le mensonge était patent et la manipulation évidente.

      Moi aussi, j'étais prof ( de sciences naturelles - j'emploie exprès ce mot suranné ), je suis donc très sensible aux 2 commentaires précédents. Être enseignant pour ceux qui l'on choisi par idéologie, c'est un métier passionnant, jamais acquis, voir impossible car justement et par définition dans le respect de l'enfant ou l'adulte qui nous est confié. Or dans une classe, il y a parfois 36 élèves ! que nous ne connaissons parfois qu'une année. Et il faut tenir compte aussi des relations entre les élèves ....
      Aucune généralisation n'est possible car chaque personne est unique aussi bien du côté enseigné que du côté enseignant.
      Oui, la majorité des profs font régner l'ordre dans leur classe car c'est le plus facile et permet de ne pas se faire mal voir des supérieurs qui, c'est vrai exercent une forte pression. Mais, en temps que prof, si on réfléchit beaucoup, si soi-même on travaille beaucoup, si on est passionné, si les activités sont variées alors on va entraîner avec nous et dans l'échange un grand nombre d'élèves ( j'emploie ce mot par commodité - mais il ne me convient pas forcément car élever veut dire qu'il y a un haut ... et dans l'évolution de la Vie enseignée à l'école, il n'y a ni haut ni bas ).

      Quant à responsabiliser les enfants, j'aimerais bien que l'on m'explique ce que cela veut dire ... Par rapport à quoi ? à ce monde pourri qui les attend ? dans la compétition néolibérale ?

      En bref, s'il vous plait, ( et je m'adresse aux jeunes ) pour respecter les enseignants "de coeur", ne dites plus " les profs" mais " la majorité des profs" ou quelque chose de ce genre ...

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  10. Merci pour ton commentaire. Nous sommes d'accord sur la notion très floue de responsabilité. Et pour la généralisation, message reçu :D

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  11. Super ton texte même si je ne suis pas hyper ok avec

    "Non, je ne pense pas qu'un enfant de cinq ans doit pouvoir faire ce
    qu'il veut."

    Moi je pense qu'à n'importe quel âge de la vie on doit pouvoir faire ce qu'on veut. Mais si chaque personne peut faire ce qu'elle veut, ça veut dire qu'elle doit respecter les limites des autres. Du coup ça pause la question de l'individuel et du collectif. L'âge pour moi n'a pas grand chose à faire là-dedans sinon on tombe vite dans des théories essentialistes et agistes.
    Et en parlant d'agisme, je fais parti d'un collectif qui est sur le point de créer une revue critique de l'agisme. On avait très envie de traiter de la fugue car on s'intéresse beaucoup aux mouvements de mineurs notamment celui des années 70 dont tu parles, Mineurs en lutte. La manière dont a été traité par beaucoup de personnes l'histoire de Geneviève et Camille nous semblait une bonne accroche pour entamer une critique du statut de mineur, de l'agisme ... et pour repenser la "fugue". Et puis je suis tombée sur ton texte et je me suis dit qu'il était super chouette et que je le mettrai bien dans le premier numéro de cette revue. Qu'est-ce que tu en penses ? Si ça te dit, tu peux nous contacter à l'adresse labordage@poivron.org Enfin, si tu cherches plus d'infos sur la critique des rapports adultes / enfants (je ne sais pas si tu connais déjà), tu peux jeter un coup d'oeuil au site Enfance buissonière https://enfance-buissonniere.poivron.org/



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  12. ...

    L'école publique française est le premier lieu ou s'opère un formatage des esprits, tout le monde le sait. Les rares qui ne le reconnaissent pas sont ceux-la même qui ont besoin de cette masse non pensante. Néanmoins l'école amène des connaissances nécessaires à la construction d'une pensée propre, tout le monde le sait. Car pour penser, il faut comparer, juxtaposer, différencier les points de vues, les géopolitiques, les philosophies, les peuples, les cultures, les histoires ... Bref il faut du temps.
    Le formatage lié à l'école devient presque encore plus visible après le lycée, parce que la spécialisation, fonctionne de la même manière. Et là-dessus, les avis politiques (eux même presque prédéfinis quoi qu'on en dise par notre vécu, notre famille, notre lieu de naissance etc etc..) viennent nuancer une vision apprise "scolairement" et parfois pour certain étayée de points de vues divers et variés pris ici ou là.

    Le respect n'entre pas dans ces propos, c'est une notion, dont chacun définie les limites qu'il veut. Il n'y a pas de notion universelle, juste des avis, des opinions de conceptualisation. Sinon, nous vivrions (cond. présent) déjà dans une société parfaite, et depuis longtemps.

    Les revendications de la jeunesse, (et parce que je les ai partagées) sont toujours (même si construites sur de vraies bases, et de vraies réflexions) encensées par une fougue impétueuse qui définie la jeunesse, on touche là, à son essence même, sinon un jeune ne serait pas un jeune. Or, ce n'est pas une mise à mal, ni même un discrédit, lorsqu'une personne ayant elle même passée par là suggère que ces actions, ces volontés sont poussées par une énergie trop explosive pour arriver à son but. Il s'agit juste d'une constatation provenant d'un vécu, d'une expérience concrète. Or une énergie, si elle n'est pas canalisée, ne fait que se disperser.

    Lorsque donc, jeunes, on vous indigne par nos propos, prenez du recul et comprenez que vous les tiendrez vous même plus tard, non pas parce que la société vous aura formaté mais parce que vous aurez compris, et réinterprété vos actes, vos pensées, les aurez nuancés et y aurez mis de nouvelles dimensions, enrichies de votre âge, et certainement regarderez vous ce que vous avez fait, ou écris, d'un oeil nouveau.

    Bien, sur, vous avez le droit de lutter, d'agir, de croire, il va même de soit que c'est la potentialité de ces directions qui vous feront grandir vers ceci ou cela. Bien sur, certaines luttes se doivent d'être défendues. Il est juste remarquable qu'avec le temps, nos manières de le faire changent. Oui, il est frustrant, rageant, de se faire démonter ces arguments sous prétexte que trop jeune pour les exprimer, mais il est vrai aussi que parfois, avec le temps, on se rend compte qu'on disait des conneries. Parce que le monde dans lequel nous vivons est très compliqué, et manque cruellement de philosophie.

    Oui, le modèle familiale, (en France) relève d'un modèle judéo-chrétien, oui, il faut arriver à l'accepter même si l'on n'est pas d'accord, oui on pourrait le changer, mais une société ne change pas du tout au tout en un battement de cils. Oui, il y a des réflexions (dont je ne parlerai pas là) qui peuvent être intéressantes quant à d'autres modes d'éducation, ou de gestion des enfants, pour les mener vers une sollicitation de leurs pensées plus tôt dans leurs vies.
    Mais crier à l'indignation pour tout, pour rien, pour un fait d'actualité quelconque, qui n'a finalement pas plus d'importance que ça, n'est pas une bonne base pour construire et exprimer une pensée, c'est un cas particulier. Un sur combien d'autres, tellement différent dont on ne parlera pas ?

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    1. propos condescendant, moraliste, et avec la traditionnelle tournure de celles et ceux qui sont convaincu-es de mieux savoir que les autres, ''bien sûr c'est bien de lutter'', ''MAIS il faut accepter les remarques de celles et ceux qui savent ce qui est mieux pour vous !!''
      Ah ce ''mais'' quelle belle shit !

      Commentaire horrible, tendance Stal de base !!

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    2. http://tahin-party.org/firestone.html

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    3. « Le formatage lié à l'école devient presque encore plus visible après le lycée, parce que la spécialisation, fonctionne de la même manière. Et là-dessus, les avis politiques (eux même presque prédéfinis quoi qu'on en dise par notre vécu, notre famille, notre lieu de naissance etc etc..) viennent nuancer une vision apprise "scolairement" et parfois pour certain étayée de points de vues divers et variés pris ici ou là. »

      Vous pensez donc qu'il faut passer par une phase de "formatage", dont les apprentissages ne pourront être étayés et critiqués qu'après ? Je ne suis absolument pas d'accord. L'école peut être améliorée, repensée. Elle ne permettrait pas moins de se forger des opinions. Comme si on n'avait pas une vie en-dehors de l'école, comme si c'était l'école qui nous apprenait tout ! Enormément d'élèves n'en peuvent plus, au collège ou au lycée, de ces savoirs qu'on nous donne à ingurgiter. C'est à ce moment là qu'on devrait pouvoir penser par nous-mêmes et critiquer le savoir qu'on nous rabâche. Il n'est pas normal qu'on doive attendre pour enfin accéder à l'autonomie intellectuelle et remercier les adultes en leur léchant les pieds.

      "Le respect n'entre pas dans ces propos, c'est une notion, dont chacun définie les limites qu'il veut. "

      Je parle du respect [b]imposé[/b], dans un cadre précis qui est l'école. Vous qui clamez que vous avez ressenti la même colère un jour, vous ne vous souvenez donc pas du "devoir de respect" qu'on nous impose à l'école et à quel point il est insupportable ? Le respect des profs est peut-être une notion floue, mais pas pour les règlements intérieurs. Le respect, c'est ce dont on doit faire preuve en face d'un adulte, uniquement parce qu'il est adulte, sous peine d'heures de colle.

      « Les revendications de la jeunesse, (et parce que je les ai partagées) sont toujours (même si construites sur de vraies bases, et de vraies réflexions) encensées par une fougue impétueuse qui définie la jeunesse, on touche là, à son essence même, sinon un jeune ne serait pas un jeune. »

      "Les revendications des femmes (et parce que je les ai partagées) sont toujours (même si construites sur de vraies bases, et de vraies réflexions) encensées par une hystérie qui définit la féminité, on touche là, à son essence même, sinon une femme ne serait pas une femme". Ça vous va comme ça ? Non parce que j'ai la version avec le Noir aussi.

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    4. "Or, ce n'est pas une mise à mal, ni même un discrédit, lorsqu'une personne ayant elle même passée par là suggère que ces actions, ces volontés sont poussées par une énergie trop explosive pour arriver à son but. Il s'agit juste d'une constatation provenant d'un vécu, d'une expérience concrète. Or une énergie, si elle n'est pas canalisée, ne fait que se disperser."

      Le fait qu'un adulte ait plus d'expérience ne lui donne pas le droit de critiquer en permanence les positions des jeunes en les mettant sur le compte de "l'impétuosité de la jeunesse". Et si vous en tirez la conclusion que les jeunes ne savent pas comment faire valoir leurs droits, ne savent pas comment penser, etc, ce n'est pas simplement un constat. C'est un jugement.

      "Lorsque donc, jeunes, on vous indigne par nos propos, prenez du recul et comprenez que vous les tiendrez vous même plus tard, non pas parce que la société vous aura formaté mais parce que vous aurez compris, et réinterprété vos actes, vos pensées, les aurez nuancés et y aurez mis de nouvelles dimensions, enrichies de votre âge, et certainement regarderez vous ce que vous avez fait, ou écris, d'un oeil nouveau."

      Ce qui ne veut pas dire que nos idées de maintenant ne sont pas les bonnes, qu'elles sont naïves ou déraisonnables, ce qui ne veut pas dire que nous luttons mal et que plus tard on saura mieux s'y prendre. Et non, nous ne sommes pas obliger de tenir les mêmes propos moisis que vous à votre âge. C'est pas un phénomène inéluctable, la connerie et le conformisme. Et plein d'adultes-responsables-raisonnables-matures-quiontfinileurconstructionpersonnelle partagent ces idées et ces critiques.

      "Bien, sur, vous avez le droit de lutter, d'agir, de croire," Euh, encore heureux. Mais merci de nous l'accorder, ô seigneur expérimenté, adulte et réfléchi.
      "Bien sur, certaines luttes se doivent d'être défendues." Certaines luttes, ouaip, les bonnes, les légitimes, celles qui dérangent pas trop, tout ça. Les mauvaises luttes, tant pis pour elles, on sait pas où les caser.
      "Le monde est compliqué" : J'avais pas remarqué… Quelle condescendance. Vous n'expliqueriez pas ça à un adulte. Ça veut dire quoi, ça ? Que je suis trop jeune pour l'appréhender ? Pas plus que n'importe quel adulte, je pense. Peu de "grandes personnes" peuvent se targuer de le comprendre dans toute sa complexité. Ce n'est sans doute pas votre cas, alors merci de ne pas me donner de leçons.

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    5. "Oui, il est frustrant, rageant, de se faire démonter ces arguments sous prétexte que trop jeune pour les exprimer" C'est exactement ce que vous faites, et, si vous en êtes au courant, ça s'appelle du troll.
      "mais il est vrai aussi que parfois, avec le temps, on se rend compte qu'on disait des conneries" . Aaaaah-tu--verras-quand-tu-seras-grand(e)… Mais ça, c'est pas lié à l'âge, on peut se rendre compte un jour qu'on a dit une connerie la veille, on peut avoir une autre opinion sur quelque chose après une lecture, c'est tous les jours, hein. Des conneries, et alors ? Comme tout le monde. Pas parce qu'on est jeunes-et-inexpérimentés.
      Merci pour ces bons conseils.

      "Oui, le modèle familial, (en France) relève d'un modèle judéo-chrétien, oui, il faut arriver à l'accepter même si l'on n'est pas d'accord, oui on pourrait le changer, mais une société ne change pas du tout au tout en un battement de cils. Oui, il y a des réflexions (dont je ne parlerai pas là) qui peuvent être intéressantes quant à d'autres modes d'éducation, ou de gestion des enfants, pour les mener vers une sollicitation de leurs pensées plus tôt dans leurs vies.
      Mais crier à l'indignation pour tout, pour rien, pour un fait d'actualité quelconque, qui n'a finalement pas plus d'importance que ça, n'est pas une bonne base pour construire et exprimer une pensée, c'est un cas particulier. Un sur combien d'autres, tellement différent dont on ne parlera pas ?"

      Ce ne sont PAS des cas particuliers. La domination des adultes sur les enfants se vit tous les jours (à des degrés de gravité et de violence différents, bien sûr). Elle est réelle. C'est l'une des bases mêmes, jamais remise en question, de la société. C'est une chose admise sur laquelle se sont construites des générations et des générations. Vous pensez vraiment que tous les "adultes" qui partagent ce point de vue ne font que des élucubrations ? Oui, parce que je sors pas ça de nulle part hein. Ya des gens qui ont écrit des bouquins et tout. Des gens responsables. Des gens qui ont dépassé l'"âge des conneries". Qui ont "pris du recul". Je ne pense donc pas gueuler pour tout et pour rien. Depuis le début du XXe siècle des gens en parlent. Alors je vous saurais gré de ne pas me prendre pour une illuminée qui ne réfléchit pas à ce qu'elle écrit, sous prétexte que je suis jeune.

      En fait, tout votre commentaire démontre cette condescendance permanente dont font preuve beaucoup d'adultes sur les jeunes. Vous en êtes presque une caricature.

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  13. Bonsoir, quel plaisir de vous lire ! plus que du plaisir, de l'espoir : oui, nous arriverons à nous libérer de nos chaînes. A propos de chaînes, Rosa Luxembourg disait : "ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes".
    A propos d'éducation de jeunes enfants, je vous conseille d'aller voir un documentaire libre d'accès sur une fondation qui prend en charge des enfants de 0 à 6 ans qui ont été abandonnés, maltraités; Ce qui motive cette fondation, c'est lui donner accès à son histoire, le respecter, le rendre autonome. Pour ma part, je ne connais aucune autre expérience que celle qui nous ait donnée à voir. Cette fondation est équatorienne. Allez-y !!!! c'est incroyable mais vrai !
    Voici le lien : cinesolo.com.
    Betty






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  14. Je me suis trompée. Le site dont on parle des enfants c'est : cettehistoirela.com

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